Les maîtres
Les origines du Karaté
viennent d’OKINAWA,
principale île de l’archipel
des RYU-KYU, prolongement
de la péninsule nippone vers le
sud. Au 15ème siècle (1429),
occupée par les Chinois, un
décret y interdit le port d’arme. Le
désarmement de la population
engendre le développement des
anciennes méthodes de combat
appelées OKINAWATE. Au 17ème
siècle (1609), c’est l’invasion
japonaise. La population est à
nouveau désarmée. Cela va
favoriser une pratique dure, dans
un but guerrier et dont la
transmission devient secrète.
D’autant qu’on ne considère pas
comme criminel un individu qui
tuait à main nue. Pour être accusé
de meurtre il fallait être muni d’une
arme, aussi rudimentaire soit-elle.
Dans le même temps les habitants
d’Okinawa ajoutent l’usage martial
des instruments de travail (ex :
bâton, fléau à battre le riz =
nunchaku), ce qui deviendra le
KOBUDO. A la fin du 19ème
siècle, ère des grandes réformes
au Japon, l’île d’Okinawa devient
province japonaise.
L’enseignement du Karaté fut
autorisé dans les écoles : Le but
étant l’éducation physique et
mentale (car ceux qui pratiquaient
étaient robustes).
Gishin FUNAKOSHI un des
principaux maîtres d’Okinawa fait
connaître au Japon (1922) sa
méthode de combat. Ses
démonstrations ont un tel succès
qu’il s’installe à Tokyo pour y
enseigner son art.
Il modifiera dans les années 30 le
nom d’origine "Okinawate" (à
consonance trop chinoise) en
"Karate" (même idéogramme :
main de chine => main vide).
Plus tard encore, il fait évoluer le
karaté en KARATE-DO.
C’est à dire d’une simple
technique de combat en BUDO =
voie de l’accomplissement de soi.
D’autres experts d’Okinawa
tentèrent leur chance au Japon
afin de promouvoir leur vision
personnelle du Karaté, c’est ainsi
que de nouveaux styles naissent :
WADO-RYU, SHITO-RYU, GOJU-
RYU…)
Gishin FUNAKOSHI meurt en
1957. A ce moment naît la
fameuse J.K.A. (Japan Karate
Association).
A ce moment là, le Karaté est
exporté et diffusé dans le monde
entier.
Le développement se fait
lentement pour atteindre son
apogée vers les années 70.
1970 : date des 1ers
Championnats du monde de
Karaté à Tokyo.
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Aix-en-Provence-Val de l’Arc / Puyricard
Sensei Taïji Kase est né le 9
février 1929 à Tokyo et passe son
enfance à Nakayama Chiba. Dès
l’âge de 5 ans il pratique le judo
assidûment, comme son frère et
son père qui est 5e dan. Il est lui-
même 3e dan en 1944 et s’initie à
l’aïkido. En février 1944, il a 15
ans quand il découvre le livre «
Karate Do kyohan » de Gichin
Funakoshi (1868 - 1957) et décide
de se rendre au Honbu Dojo
Shotokan où le fils de Gichin
Funakoshi, Yoshitaka, l’accepte
malgré son jeune âge, après une
longue discussion sur le Budo. En
mars 1945 il est formé à l’école de
la Marine – Kaigun heiwa gakko -
dans le camp des pilotes
Kamikazes. Il n’y restera que six
mois, jusqu’à la fin de la guerre, et
l'armistice sera signée avant qu'il
puisse effectuer sa mission
suicide. En septembre
1945 il entre à l’université Senshu
- département économie - d’où il
sortira diplômé en mars 1951. Il y
est capitaine de l’équipe de
karaté-Do, ce qui lui permet de
pratiquer intensément avec
Genshin (Motonobu) Hironishi et
Jotaro Takagi. En 1949 Sensei
Kase sera, à 20 ans, le plus jeune
au grade de Sandan.
Sensei Yoshitaka Funakoshi est
décédé à l’âge de 39 ans le 7
novembre 1945, et bien qu’il se
soit peu entraîné avec lui, sa
pratique fut un choc pour le jeune
Kase qui cherchera sans cesse à
atteindre son niveau de pratique,
et dans son enseignement, se
référera constamment à ce fils
Funakoshi qui recherchait « plus
de mental, plus de puissance, plus
d’énergie ». L’entraînement était
très dur, du fait de l’esprit qui
régnait au Japon en pleine
Seconde guerre mondiale -
époque dont il dira plus tard que «
c’était la vraie époque du Budo ».
Sensei Kase eut également
comme instructeur Tadao
Okuyama, dont la puissance et la
rapidité étaient impressionnantes.
Présenté par Sensei Hironishi
(1913-1999), il entre à la JKA
(Japan Karaté Association, créée
en mai 1949) dont Sensei
Nakayama est alors chef
instructeur (et le restera jusqu’à sa
mort en 1987) et Taiji Kase
devient un professeur des plus
qualifiés. Il entraîne de jeunes
instructeurs : Keinosuke Enoeda,
Hirokazu Kanazawa, Hideo Ochi
et Hiroshi Shirai, avec qui il
entretiendra des relations étroites
d'amitiés et de travail.
En mars 1964, année des JO de
Tokyo, il est envoyé en Afrique du
Sud pendant trois mois pour y
développer le karaté-Do. Début
1965, mandaté par Zentaro
Kosaka - président de la JKA et
ministre japonais des Affaires
Étrangères - il a pour mission de
propager le Karaté-Do à travers le
monde. Il est cette fois à la tête
d’un groupe composé de Enoeda
et Shiraï. En un mois, ils
donneront des démonstrations à
travers le monde. Puis Sensei
Shiraï partira pour l’Italie où il
s'établira, Sensei Enoeda choisira
Liverpool. Sensei Kase retournera
en Belgique et aux Pays-Bas, puis
il rentre au Japon.
Il arrive à Paris en août 1967,
accueilli à la gare de Lyon par
Jean-Pierre Lavorato, pour
enseigner au Dojo de la Montagne
Sainte-Geneviève, dojo d’Henry
Plée.
Chef instructeur en France pour la
JKA et responsable de la JKA
Europe, il formera de nombreux
élèves et conduira ses équipes
aux divers championnats (de
France, d’Europe et du Monde)
organisés par la JKA. La JKA
organisera en 1973 une tournée à
Kyoto, où Sensei Kase conduira la
première équipe de France « Kata
» composée de Hamid Hamiche,
Gérald Dumont, Marcel Lancino,
Camille Daudier... Sensei Kase
quitte en 1972 le dojo d’Henry
Plée pour se consacrer à
l’enseignement du vrai karaté-Do.
Car bien que membre de la JKA -
et l'un des créateurs des
premières règles de compétitions
où il fut aussi arbitre - il ne
cessera jamais de pratiquer le
karaté comme un Budo.
L'émergence du karaté moderne
l'incitait à faire renaître le concept
de Budo, dans sa pratique et dans
son enseignement. Il était
convaincu que le développement
sportif du karaté moderne faisant
perdre au karaté-Do son âme
authentique, est incompatible
avec le concept du Budo.
Il considérait en effet la
compétition sportive comme une
phase possible du karaté-Do, une
réalité limitée par les règles de
compétition et d’arbitrage. Dans la
philosophie des arts martiaux,
l'esprit doit être libre et sans limite.
De fait, il y a un niveau au-dessus
de la compétition : le karaté-Do
dans l'esprit du Budo.
À partir de 1976, il multiplie les
voyages à l’étranger :
Yougoslavie, Italie, Algérie, Mali,
Côte d’Ivoire. Dans les années
quatre-vingt il publiera deux livres
sur les « Dix-huit kata supérieurs
» et les « Cinq Heian », manuels
qui sont toujours édités (Éditions
Sedirep). Quand il quitte la JKA à
la fin de cette décennie, il crée
avec Sensei Shiraï (ancien élève
à l'université Komazawa,
vainqueur des All Japan Karaté
Championships 1962 (kata et
combat), 9e dan) la World Karate-
Do Shotokan Academy (1989 - la
WKSA) destinée à l’enseignement
des ceintures noires et des
professionnels du Karate-Do
Shotokan. Son principal souci est
de continuer à progresser. Sensei
Kase était prêt à partager ses
connaissances et son expérience
avec ceux qui l’écoutaient. Il disait
que « tout karateka doit pratiquer
au moins 20 années avant de
savoir s’il doit ou non continuer ».
Le 31 mai 1999, Sensei Kase
résiste à une attaque cardiaque.
Après cet infarctus, sa tension
demeurait élevée, et il
impressionnait les médecins de
l’hôpital en leur disant d'attendre
quelques minutes pour avoir le
temps de faire des exercices
respiratoires et ainsi la faire
baisser. Après six mois de repos
forcé, il reprend l’enseignement et
l’entraînement, mentalement plus
fort que jamais. Il disait : « Si vous
enseignez le karaté-Do, vous
devez vous entraîner
régulièrement vous-même. Vous
devez pratiquer plus fort, et plus
que vos étudiants. Si vous avez
pratiqué assez longtemps, le
karaté est en vous et vous pouvez
vous entraîner n’importe où. » Il a
comme passion d’étudier de vieux
livres de Budo, de poésie et de
philosophie. C’est un grand
historien des Arts Martiaux. Il a
enseigné le sens de cette phrase
prononcée par Gishin Funakoshi :
« Karate ni sente nashi » (Il n’y a
pas de première attaque en
Karaté).
En 2001, est fondée la Shotokan
Ryu Kase Ha Instructors Academy
(SRKHIA) à vocation
internationale, dont l’objectif est
de diffuser efficacement l’esprit du
karaté-Do de Yoshitaka
Funakoshi, en formant des
instructeurs qui entraîneront les
générations suivantes à la
pratique du karaté en tant que
Budo. Le 29 septembre 2002,
entouré de ses plus fidèles élèves
au sein du Shihankaï, il signe le «
Grading Syllabus », programme
technique requis pour les
passages de grades à partir du
Shodan, afin de pérenniser
l’enseignement de la « Kase ha
ryu » dont il a choisi l’emblème,
l'idéogramme GI qui représente
l'honneur, une obligation morale
envers quelqu'un. Son affection
profonde envers la tradition
japonaise des samouraïs et les
principes du Code du Bushido, a
marqué durant toute sa vie sa
pratique du Shotokan Karaté-Do,
et engendrera cette lignée
particulière qui porte désormais
son sceau : le « Kase Ha
Shotokan Ryu Karate-Do »,
pérennisé au travers de
l'organisation Kase-ha Shotokan-
ryu Karaté-do Academy (KSKA),
dirigée par Shihan Dirk Heene, 8e
dan, fidèle assistant de Sensei
Kase. Comme aimait à le rappeler
Sensei Heene à propos de Sensei
Kase et des karatekas français : «
Vous avez le plus grand expert de
karaté au monde et vous ne le
savez pas ».
Sensei Taïji Kase meurt à l’âge de
75 ans, le 24 novembre 2004 à
Clamart, (92140) dans la banlieue
sud de Paris.
Sensei Kase parlait toujours des
trois étapes de l’évolution du
karaté : celle d’Okinawa, celle du
Japon, et celle de Yoshitaka. Ceux
qui ont connu son Karaté-Do, et
aimé l’homme ajouteront une
époque de plus, celle de Sensei
Kase, la « Kase Ha ».
C’est à eux désormais qu’il revient
de transmettre cette richesse aux
jeunes générations afin que
l’histoire des arts martiaux
retienne son nom.
En juin 2005 la SRKHIA deviendra
la Karate Shotokan ryu Kase ha
Academy (KSKA) http://www.ksk-
academy.org/ dont la Présidente
d’honneur est Madame Chieko
Kase, épouse de Sensei Kase.
D’aprés l’article “Sensei Taïji
Kase, 9e dan1 de Karate Do
Shotokan (1929-2004).” de
Wikipedia.
Jean-pierre Lavorato - Né le 30
juillet 1944 à Viry-Châtillon
- Grade : 9 ème dan de Karaté
- Expert fédéral depuis 2001
- Débuts : 1962
- Taille : 1,75 m
- Palmarès :
Champion d'Europe par équipes
1966.
Champion de France toutes
catégories 1968.
Entraîneur de l'équipe du
Takushoku Vincennes
championne de France combat en
1973.
Jean-Pierre Lavorato a débuté le
Karaté en 1962, il s'est entraîné
chez Henry Plée avec les
pionniers, parti au Japon en 66,
puis a sévi en équipe de France
avec Dominique Valera, Patrick
Baroux, Alain Setrouk.
Aujourd'hui, Jean-Pierre Lavorato
appartient au cercle très fermé
des plus hauts gradés français,
les 9e dan. Histoire d'une passion
qui ne s'est jamais éteinte.
Le personnage est sympathique,
bon vivant, rigolard. Mais on sent
tout de suite qu'il ne faut pas le
titiller trop longtemps. Jean-Pierre
Lavorato est un homme de
caractère, un passionné aussi :
pour le Karaté. Si les années ont
adouci un tempérament fougueux,
- bien qu'il précise, dans un éclat
de rire, "qu'on peut chasser le
naturel, il revient au galop" -, elles
n'ont pas altéré cette passion qui
le dévore depuis plus de 40 ans,
depuis un jour de 1962 où son
professeur d'éducation physique,
en banlieue parisienne, lui
demande s'il a envie d'essayer le
Karaté. Jean-Pierre Lavorato a
alors 18 ans.
"En fait, il l'a demandé à tous ses
élèves ; tout le monde a dit oui,
mais le samedi matin, je me suis
retrouvé tout seul ! J'ai commencé
le Karaté en short et T-shirt.
C'était difficile de trouver un
Karatégi à l'époque. Le sport
populaire, c'était le Judo."
II trouve rapidement son "Teki",
les premiers kimonos importés du
Japon qui ressemblaient à "des
pantalons pour aller aux
crevettes". En six mois, avec un
entraînement quasi-quotidien, il
obtient sa ceinture marron. Puis
son professeur, lui-même élève de
Plée et d'Oshima au fameux Dojo
de la Montagne Sainte-Geneviève
à Paris, décèle un certain talent
chez Jean-Pierre Lavorato et lui
propose de venir s'entraîner avec
les pionniers du Karaté français.
Pas question de faire semblant
"L'ambiance était extraordinaire. Il
n'y avait que des passionnés, des
gens sincères dans leur travail.
Qui que vous ayez en face de
vous, débutant ou ceinture noire, il
fallait ouvrir l'oeil. A cette époque,
les coups étaient appuyés. Les
anciens se faisaient la main sur
les jeunes (rires). C'était un
monde multiculturel, où un tas de
karatékas d'horizons différents se
rencontraient. Il y avait vraiment
l'esprit Karaté-Do. Comme la
compétition n'était pas
développée, ou peu, les gens
pratiquaient pour eux. Je garde
des souvenirs extraordinaires de
cette période."
En 1966, il intègre l'équipe de
France d'alors. Avec notamment
Valera, Setrouk et Sauvin, il
remporte la Coupe internationale
de Cannes, une compétition de
référence dans les années 60.
Lui-même termine troisième en
individuel. "Les combats n'avaient
rien à voir avec ceux d'aujourd'hui.
On pratiquait un Karaté beaucoup
plus raide, plus statique, plus
linéaire. On travaillait en force. Je
me souviens d'un des premiers
grands stages de Karaté
organisés en France, à Saint-
Raphaël (en 1966). Avec
Dominique (Valera, son ami
depuis 40 ans), on s'est vraiment
défoncé. Il n'était pas question de
faire semblant. Aujourd'hui, si on
s'entraînait de la même façon, je
crois que l'on n'aurait personne.
Mais il ne faut pas faire de
comparaison entre aujourd'hui et
hier. Les mentalités ont changé. À
l'époque, il n'y avait pas beaucoup
d'enfants et la compétition était
accessoire."
Le Japon, la terre promise...
Toujours la même année, en
1966, il participe à l'une des
épopées de l'histoire du Karaté
français : l'expédition au Japon
avec les frères Baroux, Valera,
Setrouk, Nanbu, Ficheux. "Un
voyage fabuleux ! On s'était cotisé
pour acheter une traction
familiale", se souvient Jean-Pierre
Lavorato, "on a dû traverser la
Tchécoslovaquie, la Pologne et
l'URSS en pleine guerre froide.
Puis on a eu des problèmes
mécaniques. On a essayé de
réparer, mais on a fini par
abandonner la Traction sur la
Place Rouge."
Avion vers les plaines d'Asie
centrale, puis Transsibérien pour
traverser l'URSS et enfin deux
jours et demi de bateau pour
rejoindre Yokohama et le Japon.
"Pour nous, c'était la terre
promise", rappelle-t-il. Pendant
trois mois, Lavorato et ses
compagnons vont visiter les
différentes écoles de Karaté,
regarder, écouter quand les
Japonais le veulent bien,
rencontrer les grands maîtres.
"Nous étions parfois accueillis à
bras ouverts, mais aussi parfois
vraiment déçus par l'accueil froid
que l'on nous réservait. Nous
étions venus mettre nos tripes à
l'air pour nous entraîner, pour
progresser, pour être au contact
de karatékas de haute valeur,
pour apprendre. Nous avions du
mal à accepter cette façon de
nous recevoir. Mais certains ont
été très gentils, comme Oyama,
qui nous a invités à manger
pendant les quatre jours où nous
sommes restés."
Les rencontres et les
entraînements se sont succédés,
avec de grands maîtres du
Shotokan, avec des senseï
pratiquant d'autres styles. Parfois,
ils sont testés par les combattants
japonais. Les six heures
d'entraînement quotidien en
France leur sont alors très utiles.
Moins techniques, ils compensent
par leurs qualités physiques. "On
prenait tout ce qui passait à portée
de main. On a pu découvrir une
autre orientation de travail."
Maître Kase, une rencontre
capitale
Durant ce séjour, Jean-Pierre
Lavorato fait une rencontre
capitale pour son avenir, le "grand
truc de (sa) vie" : Maître Taïji
Kase, dont le discours modifie sa
façon de concevoir le Karaté.
L'année suivante, le maître
japonais vient dispenser un stage
chez Henry Plée. Jean-Pierre
Lavorato est définitivement
conquis. "Ce fut le révélateur de
mon Karaté : le déplacement, les
esquives, les pivots, l'idée du
combat pur et simple. C'est
vraiment à ce moment que j'ai
mordu à l'hameçon. Aujourd'hui, il
a 75 ans, mais je lui suis toujours
fidèle (il habite à Vanves, en
banlieue parisienne). Cela fait 38
ans et je prends toujours du plaisir
à pratiquer avec lui."
Dès lors, Jean-Pierre Lavorato
modifie son approche. Il continue
tout de même la compétition
jusqu'en 1970. Il gagne
entretemps le Championnat de
France 1968 (poule unique à
l'époque), où il bat Valera, Didier,
Saïdane et Baroux ! "Le soir,
Dominique est rentré pieds nus à
Lyon car il ne pouvait plus mettre
ses chaussures à cause des
coups. Moi, je me moquais de lui,
mais le lendemain, j'étais pareil.
Je suis resté plusieurs jours en
charentaises", rigole-t-il. Mais le
virage est pris. Il veut désormais
explorer d'autres formes de
Karaté-Do. En 1970, il crée son
club, à Vincennes, qui est toujours
aujourd'hui l'un des plus grands
de France sous la direction de
Christian Tissier. Son dojo devient
bientôt le point de ralliement des
plus grands karatékas de France.
"On n'a jamais joué aux senseï.
On était une bande de copains qui
se retrouvaient pour s'entraîner.
C'est plus important de s'entraîner
que de jouer au senseï." Sous sa
coupe, ses élèves deviennent
champions de France combat en
1973 (Berthier, Clause, Cochy,
Morel, Babille).
Lui continue sa quête, poursuit sa
recherche sur le Karaté. En 1980,
il part s'installer à Fréjus. Cours et
stages ponctuent depuis son
quotidien, sans se lasser un
instant. "Je suis un vrai
passionné. Je ne me vois pas un
seul jour sans mettre mon
Karatégi. Il faut que je m'entraîne.
C'est un besoin. J'essaie toujours
de progresser. Le Karaté-Do et la
vie, c'est la même chose. Tout le
monde peut progresser et celui
qui n'essaie pas est, je crois, un
idiot. Le Karaté est une continuité,
une marche en avant. Quand
poser son appui ? À quel moment
doit-on placer la respiration ?
Dans quel temps la hanche doit
passer... Il y a plein de facteurs de
recherche." Aujourd'hui 8e dan,
grade le plus élevé en France,
Jean-Pierre Lavorato est
également expert auprès de la
Fédération française. Et enfile
toujours le karatégi tous les jours.
"Dès que je le mets, je ne suis
plus le même homme." Et quand il
est couplé avec les retrouvailles
avec ces vieux copains, le plaisir
est d'autant plus intense. "C'est
toujours avec plaisir que je
rencontre les anciens. J'ai un
élève de 61 ans et un autre de 80
ans, fabuleux, qui m'ont connu
ceinture blanche. Hier, c'étaient
eux qui m'entraînaient ; 40 ans
après, c'est moi. C'est marrant,
non ? Le Karaté a changé dans
beaucoup de domaines. Moi, je
continue ma vie de pratiquant."
Source: Internet
ikarateacademy.com ( mis à jour
suite passage 9è dan )
L’école shotokan, créée par Maître
Funakoshi, a été introduite en
Europe et en France par Taïji
Kase senseï. A son arrivée en
France, il forma de nombreux
karatékas et choisit parmi les
meilleurs, ses assistants. Michel
Rousseau fut l’un d’entre eux et
côtoya Kase senseï à la source du
karaté.